
Çatal Höyük, ou Çatalhöyük (anciennement Çatal Hüyük), est une des villes plus anciennes au monde. Situé en Anatolie centrale, aujourd’hui en Turquie, il s’agit d’un des plus grands sites du Néolithique.
Les maisons étaient constituées de briques de terre crue. Au début de l’occupation, les maisons sont non seulement accolées les unes aux autres mais partagent les mêmes murs. Plus tard, chaque maison possédera ses quatre murs.
L’aspect plus intéressant de la ville est l’absence de rues: les habitations sont seulement accessibles par le haut, à travers une ouverture pratiquée dans le toit par où on descend grâce à des échelles en bois .
On pourrait prendre ce cas comme un test pour l’approche interprétative de Geddes. Geddes veut notamment inscrire son étude de la ville à la fois dans un temps long et dans un espace large, celui de la région. On pourrait idéalement reprendre ces éléments (le font les archéologues) en suivant ce que Geddes a dicté (je cite ici : Águeda et Sánchez, Circulations et ancrage du survey geddesien dans l’urbanisme espagnol , paru dans Dans Espaces et sociétés 2016/4 (n° 167), pages 81 à 98)
« Pour Geddes, le fait urbain ne peut être appréhendé que dans son contexte géographique régional et dans un temps long. Il étudie ainsi comment la trajectoire passée d’une ville peut influencer son présent, voire orienter son évolution vers un futur ouvert à tous les possibles. Comme il le note : « à travers l’étude de la détermination du présent par le passé, on veut interpréter nos observations dans le présent et même discerner en partie le futur qui s’ouvre devant nous » (Geddes, 1911, p. 537). Geddes compare notamment le territoire – comme synthèse de la triade work/folk/place – à un récit inachevé et durable. Il remarque, en effet : « les traces du passé […] sont toujours perceptibles dans une ville complexe » (Boardman, 1944, p. 247).
Geddes expose à Londres les enjeux principaux du survey. Il examine, tout d’abord, la ville d’Édimbourg dans son contexte territorial, grâce aux cartes, aux maquettes et aux photographies, pour étudier l’évolution d’Édimbourg et de la vallée qui l’entoure (le passé). Il tente ainsi de définir le « caractère » distinctif de la ville. La partie la plus ample de l’enquête est pourtant celle qui est dédiée à l’étude du « présent », donc à l’état actuel. Geddes analyse ainsi des aspects sectoriels – les voies de communication, le système industriel, les densités par quartiers, les espaces libres, etc. – mais il évalue aussi les terrains vacants et les opportunités de développement. Enfin, le survey termine avec un rapport sur le développement de la ville (report on city development), dans lequel Geddes ébauche les lignes générales des interventions possibles. On remarquera la diversité de sources mobilisées par Geddes – des données statistiques et relevés topographiques aux témoignages, la mémoire locale, la littérature populaire ou le folklore – qui seront considérablement réduites dans les enquêtes préalables aux plans d’urbanisme.
Pour Geddes, le survey « marque la voie de l’action » (Geddes, 1911, p. 54). L’auteur relie ainsi la pensée évolutionniste darwinienne (dont il est héritier via Thomas Huxley ; Meller, 2005, p. 20) et celles qui constitueront les bases scientifiques d’une discipline en formation, le town planning. Il anticipe des questions, comme l’incertitude et la probabilité – qui seront essentielles dans les débats ultérieurs (Ruiz, 2002) – et il apporte une vision nouvelle du plan d’urbanisme : une démarche qui vise à orienter un processus en cours plutôt qu’un projet terminé » .