Le projet de « La cité de la Mode et du Design » développé au sein des « Docks en Seine » est né d’une volonté conjointe de la Ville de Paris et de la Caisse des dépôts et des Consignation de revaloriser la création « made in France ».
À la fin du XXe siècle, les Magasins généraux sur le quai d’Austerlitz devaient être détruit dans le cadre du Plan d’aménagement de la zone (PAZ). Toutefois, la municipalité de Paris, décide, en 2001 de ne pas les démolir ; le futur projet devra essentiellement souligner l’histoire du lieu et lui rendre hommage. « Ce lieu construit au début du siècle raconte un moment exceptionnel de l’histoire de la bataille entre le chemin de fer et la voie d’eau, la résistance que le fleuve, la batellerie et les activités portuaires ont engagée face à la montée en puissance du train. »disait Christophe Bayle, architecte-urbaniste chargé du secteur Austerlitz.
En 2005, l’appel à projets est lancé et un projet se distingue des autres par sa singularité. Les architectes Dominique Jakob et Brendan MacFarlane proposent de conserver les constructions en bétons et d’y apposer une structure en ciment recouverte de verre et d’acier. La forme tubulaire rappelle l’eau qui coule le long de la Seine ; premier projet architecturale « les pieds dans l’eau » sur les berges. Le projet se veut à la fois symbole de la modernité du XXIe siècle et mémoire du passé industriel du lieu. Ici, pas d’espaces de bureaux ou de logements, le lieu est entièrement dédié à la culture et aux loisirs !

La cité de la mode a tout d’un projet urbanistique de grande envergure : architecture de pointe, programmation innovante et riche, investissements financiers gigantesques, valorisation du « made in France » … Ainsi, lorsque le projet est livré en 2008, personne ne se doute du marasme qu’il va engendrer. En effet, le contexte de crise économique de 2008 tétanise les preneurs potentiels. Aussi, l’accessibilité au site pose problème pour la programmation. Sans public ni vocation, il reste vide pendant près de quatre années et représente un désastre financier et urbain pour la Ville de Paris (les travaux qui devaient s’élever à 25 millions d’euros coûtent finalement le double ; montage financier jugé « irréaliste » pour certains).
Dès 2010, la Ville de Paris et la Caisse des dépôts et des Consignations confient la mission à un cabinet d’urbanisme, Urbantech. C’est tout d’abord en qualité de consultant que le cabinet intervient dans ce dossier en allant chercher les meilleurs preneurs pour les trois restaurants/clubs que ce lieu avait vocation à accueillir. C’est ainsi que le Wanderlust, le Nüba et le Moon Roof ouvrirent leurs portes aux Docks au printemps 2012, devenant depuis un des lieux incontournables de la vie et de la nuit parisiennes. C’est ensuite en qualité de preneurs que Urbantech décide au printemps suivant de s’investir un peu plus encore dans ce projet, en ouvrant à la Cité leur deuxième restaurant dans la Capitale. Enfin, c’est en qualité de conseils que le groupe, en partenariat avec l’équipe du Wanderlust, mène une mission de préfiguration qui permettra, en accueillant de nouveaux preneurs et en occupant tout au long de l’année la totalité des surfaces demeurant encore inoccupées, de mettre un point final au long accouchement de cet ambitieux projet.
La Cité de la Mode gagne en visibilité et les visiteurs affluent, les concepts stores et les boites de nuits attirent du monde et le lieu se rêvent enfin en lieu de vie et de partage. Toutefois en 2015, un camp de migrants s’installe plusieurs mois sous le Wanderlust ; la montée des eaux de la Seine entraine une invasion de rats : l’occupation du lieu est de nouveau remise en question. Tous les occupants essayent de sauver leur business et chacun se replie sur soi ; il n’y a plus d’échange ni de coordination au sein de « La Cité » …